Vous ne le saviez probablement pas, mais le 13 novembre 2023 c’était la Journée Mondiale du Donut. De nombreux participants se sont réunis en ligne et en personne de Melbourne à Mexico, de Pékin à Rio pour le célébrer. Bien sûr, la Maison de la Conversation a organisé avec “Bonjour Donut“, un événement à cette occasion : “Préparer l’avenir : une fresque de l’Economie du Donut”.
Mais, qu’est-ce que le Donut ? ?
La théorie du Donut propose un modèle économique qui est optimal lorsque les besoins humains fondamentaux sont comblés sans dépasser le plafond environnemental de la Terre.
Développé par l’économiste Kate Raworth de l’université d’Oxford, il s’agit d’un modèle macroéconomique alternatif. Il se base sur un diagramme qui permet de visualiser une économie durable, dans laquelle le PIB n’est pas proposé comme mesure de la performance économique.
C’est-à-dire que ce modèle propose de considérer que la performance est atteinte lorsque le bien-être des individus est assuré tout en préservant le plafond écologique de la planète. Il fonctionne ainsi comme une boussole pour garantir l’épanouissement humain dans les limites des ressources que la planète peut offrir.
A quoi ressemble ce diagramme?
Le donut est composé de 2 cercles concentriques :
– le cercle intérieur représente les 11 fondements sociaux (l’accès à l’eau, la santé, l’éducation gratuite, l’hygiène…), garants de la dignité humaine.
Ces derniers ont été largement inspirés des objectifs de développement durable de l’ONU.
– le cercle extérieur représente le plafond environnemental, c’est-à-dire, les 9 limites planétaires à ne pas dépasser (l’utilisation d’eau douce, acidification des océans, la hausse des aérosols dans le sol..).
Ces limites émanent des travaux de Rockström et Steffen (2009), qui ont déterminé des seuils à ne pas dépasser pour permettre à la vie humaine de prospérer dans un écosystème pérenne.
© Donut Economics Action Lab
→ Un monde plus durable doit se situer entre ces 2 cercles. Plus le cercle intérieur tend à se resserrer, plus les limites aux droits humains sont menacées ; plus le cercle extérieur s’étend, plus les limites planétaires sont dépassées.
Par conséquent, une économie idéale permettrait de satisfaire les 11 piliers fondamentaux humains, sans dépasser aucune des 9 limites planétaires.
Dans son ouvrage “Doughnut Economics : Seven ways to think like a 21st-Century Economist”, Kate Raworth expose le donut de l’économie mondiale. On constate qu’aucun des aspects du plancher social n’est satisfaisant, et que de nombreux éléments du plafond écologique sont dépassés : la pollution au phosphore, la perte de biodiversité, le changement climatique… La pollution de l’air et la pollution chimique n’apparaissent pas car les deux ne sont pas quantifiables.
Le Donut de l’économie mondiale © Donut Economics Action Lab
Durant les 30 dernières années, aucune nation n’a réussi à répondre aux besoins humains de base sans surexploiter les ressources planétaires. En tendance, les pays dépassent plus rapidement les limites du plafond environnemental qu’ils ne répondent aux besoins humains.
Ci-dessous, l’évolution du donut pour le Nigéria, la Chine, les Etats-Unis entre 1992 et 2015.
© Donut Economics Action Lab
Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, nous sommes loin d’une situation optimale : non seulement la biodiversité s’effondre mais de nombreux besoins ne sont pas satisfaits. Entre autres, l’accès à l’éducation gratuite ou à la nourriture.
Quelles implications pour les entreprises ?
L’idée serait de sortir du schéma linéaire pour intégrer un schéma circulaire.
Il s’agit d’une transformation fondamentale du modèle de l’entreprise. Il implique un changement :
– du modèle dit “dégénératif” (prendre > faire > utiliser > jeter) au modèle “régénératif” qui s’inscrit dans les cycles du monde vivant.
– du modèle “divisant” ou “clivant” dans lequel la valeur est capturée par un petit nombre, au modèle “distributif”, dans lequel les opportunités et la valeur sont partagées avec ceux qui participent à la création.
Pour appliquer cela en entreprise, le Donught Economics Action Lab (DEAL) propose de s’appuyer sur un concept de Marjorie Kelly les “5 couches de conception d’entreprise” : Raison d’être, Réseaux, Gouvernance, Propriété et Finance.
C’est l’objet de la Fresque du Donut, un atelier organisé par “Bonjour Donught”, l’association qui promeut la théorie du Donut en France. Elle a eu le 13 novembre à la Maison de la Conversation. Cet atelier a permis de sensibiliser les participants sur les 5 axes pour améliorer leur stratégie d’entreprise.
En définitive, ce modèle nous propose un modèle économique novateur, dans lequel la croissance économique est décentrée et n’est plus synonyme de bien-être. Eu égard à ce qui a été dit précédemment, cette théorie propose de repenser tout notre système pour en faire un “monde meilleur”, dans lequel les inégalités sociales seraient réduites tout en préservant les précieuses ressources de notre écosystème pour les générations futures.
Organiser un événement à la Maison de la Conversation, c’est déjà agir dans pour une stratégie plus durable, en minimisant votre impact alimentaire et en améliorant votre impact social en finançant une programmation solidaire et tournée vers les habitants du quartier de la Porte Montmartre, dans le 18ème arrondissement.?
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