Mercredi 23 mars à la Maison de la Radio, la maison de la Conversation a assisté au Handébat 2022 réunissant les équipes des différents candidats à l’élection présidentielle. Dans le cadre de notre saison citoyenne, cela était important à nos yeux pour comprendre les propositions de chacune et chacun en rapport avec le handicap et l’inclusion, l’une des cinq valeurs de la maison de la Conversation.
« Nous avons fait un casting à l’aveugle pour déterminer les différents intervenants du jour ». Par cette accroche pleine d’autodérision, Anthony Martins Misse, l’un des trois animateurs de cet évènement, détend l’atmosphère avant d’annoncer les différents protagonistes qui présenteront leurs programmes et leurs idées sur les deux thèmes du débat : le handicap et l’inclusion. Parmi eux, les principaux partis politiques – excepté Europe Écologie Les Verts – étaient représentés par le candidat respectif ou par un porte-parole.
Ainsi, Adrien Quatennens pour le compte de La France insoumise, Marine Le Pen, Anne Hidalgo, Michelle Demessine pour le Parti communiste français, la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, Philippe Mouiller pour Les Républicains et Laurence Trochu, porte-parole de Reconquête ! ont, tour à tour, présenté les lignes directrices de leurs programmes en lien avec le handicap et l’inclusion.
« Il faut faire en sorte que l’inclusion totale soit valable »
Le député du Nord Adrien Quatennens a ouvert le bal en énumérant des mesures pour « apporter aux personnes de handicap la plus grande autonomie possible » et pour « que l’inclusion totale soit valable », notamment pour « les 12 millions concernés ». La déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et sa revalorisation au SMIC sont les principales lignes de la politique proposée par la France insoumise. Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National, envisage également de ne pas tenir compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’AAH et de la porter à 1000€. Selon elle, « la politique d’inclusion choisie par la France est l’une des plus belles politiques françaises » mais au niveau de la sécurité, « les personnes vulnérables sont souvent pour les voyous des victimes et donc il faut des protections accrues ».
Une quasi-unanimité sur l’inclusion
Anne Hidalgo, l’actuelle maire de la capitale et candidate socialiste à l’élection présidentielle, entend aller plus loin encore en créant « un ministère pour l’accessibilité universelle ». Elle considère qu’ « il y a urgence à permettre à chacune et à chacun de pouvoir être accueilli dans une société inclusive » et qu’il est important de donner accès aux personnes en situation de handicap mental à la vie démocratique du pays ».
Emmanuel Macron, qui n’était pas présent dans les locaux de la Maison de la Radio mais qui a tenu à enregistrer une vidéo, promet qu’il fera de « l’accessibilité à tous les bâtiments une priorité nationale ». Sophie Cluzel, la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a précisé que « l’école inclusive est la priorité car tout passe par l’école » mais a reconnu que « nous sommes toujours en retard sur les questions d’accessibilité ». En revanche, Laurence Trochu, porte-parole d’Éric Zemmour, est la seule à prétendre que « l’inclusion est une illusion » pour certains enfants et qu’une « scolarisation ordinaire peut leur être en défaveur ».
À la maison de la Conversation, l’inclusion n’est pas une illusion. Avec l’égalité, la sérendipité, la convivialité et l’utilité, elle fait partie de nos valeurs fondamentales.
