Dans le cadre de la saison citoyenne portée par la maison de la Conversation, l’entreprise de design cognitif Humans Matter a organisé des ateliers, dans nos locaux le 25 janvier dernier, pour aborder l’évolution des comportements humains face aux transitions en cours.
« Il faut prendre très tôt de bonnes habitudes, surtout celle de savoir changer souvent et facilement d’habitudes ». Par cette phrase assez désopilante, le poète du XXème siècle Pierre Reverdy met le doigt sur la difficulté pour l’être humain de modifier son mode de vie. Lorsqu’on a connu un certain confort et une certaine habitude de consommation, envisager de renoncer à cela est un effort incommensurable et pourtant bientôt nécessaire pour faire face aux différents défis auxquels nous devrons être confrontés.
Une prise de conscience est essentielle à cet effet. Elle peut être encouragée par des discussions et des réflexions profondes sur la société et sur le monde. C’est cela que la fresque du facteur humain recherche. Comme l’explique l’entreprise de design cognitif, c’est « un outil innovant susceptible de déclencher de nouveaux comportements, en nous permettant de prendre conscience du fonctionnement de notre cognition, et de focaliser nos attentions sur ce qui nous motive à la fois intrinsèquement, mais aussi collectivement ».
La peur d’être exclu comme l’un des freins à l’action
Concrètement, durant cet atelier, dix personnes ont réfléchi collectivement pendant trois heures pour comprendre le rôle que jouent les facteurs humains sur l’évolution de nos comportements, à partir d’un sujet déterminé. Par exemple, un des thèmes abordés durant cette journée du 25 janvier a été l’inclusivité. Une participante a notamment
expliqué avoir contribué à l’exclusion d’une personne « différente et bizarre » durant son adolescence. La peur d’être elle-même exclue si elle prenait la défense de la victime était la raison de son inaction. Regrettant grandement son comportement, elle se sert aujourd’hui de cette histoire pour montrer les différents freins à l’action. Ce moment fort met en exergue le type de réflexion que permet la fresque du facteur humain.
Converser, débattre, parler ou discuter peut produire des enrichissements intellectuels réciproques mais également des prises de décision pour agir. La réflexion collective est importante et peut apporter des solutions pour enfin s’adapter aux différents défis d’avenir comme la transition écologique. L’inertie et l’immobilisme des comportements humains sont problématiques et c’est la raison pour laquelle Humans Matter a imaginé les ateliers de la fresque du facteur humain. Selon l’organisation, cette fresque «permet de croiser les perceptions et de créer une représentation collective des leviers cognitifs que nous pouvons saisir pour augmenter notre capacité d’agir».
Car conversation rime avec réflexion mais également avec action, une discussion est idéalement réussie lorsqu’elle aboutit à un consensus intellectuel et à des changements de comportement pour s’adapter aux éléments extérieurs. C’est l’objectif de la fresque du facteur humain.
Un juste équilibre difficile à trouver
Selon Humans Matter, les « actions ne sont pas toujours guidées par une réflexion approfondie et mesurée. Le choix libre et éclairé exige du temps et de l’énergie. Or, si nous prenions le temps nécessaire à une prise de décision rationnelle, nous prendrions peu de décisions ». Il faut trouver le juste équilibre entre réflexion et action, entre philosophie et politique, entre rationalité et émotion, entre conversation et exécution. Le chemin à réaliser entre le « blabla » nécessaire et son aboutissement concret est souvent long et tumultueux mais des ateliers comme ceux de la fresque du facteur humain luttent pour encourager le geste accompagnant la parole.
C’est un exemple d’ateliers que vous pouvez trouver à la maison de la Conversation !
